
enquête USC -FPMP sur les professionnels du Pilates

Par Tracey Betts Allen
Un bref regard sur les études scientifiques à travers une étude récemment publiée cherchant à identifier l’efficacité de la méthode Pilates pour les personnes souffrant d’hernies discales lombaires.
L’INTERET DE CE THEME POUR LES ADHERENTS DE LA FPMP
Il est très commun donc les adhérents vont forcément rencontrer des clients concernés à un moment donné.
LE TITRE
The effects of Pilates on pain, functionality, quality of life, flexibility and endurance in lumbar disc herniation.
Les effets du Pilates sur la douleur, la fonctionnalité, la qualité de vie, la flexibilité et l’endurance dans la hernie discale lombaire. Il faut comprendre que la langue universelle pour les études scientifiques est l’anglais (peu importe la localisation géographique des auteurs).
LES AUTEURS
Gülşan Taşpınar, Ender Angın, Sevim Oksüz – Chypre (à l’université « Eastern Mediterranean »). J’ai
pu trouver quelques informations sur deux des auteurs : Ender Angin est chercheuse à l’université
Eastern Mediterranean, travaillant au service de Kinésithérapie et de Rééducation, et fait des
recherches dans le domaine de la Rééducation Orthopédique et de la Rhumatologie. Elle a publié au
moins 23 études, possiblement plus – je m’explique, je ne sais pas quand le descriptif la concernant a
été mis à jour dernièrement. Sevim Oksüz travaille dans le même service qu’Ender. Source :
https://www.researchgate.net/profile/Ender-Angin.
LES MOTIVATIONS DES AUTEURS POUR FAIRE CETTE ETUDE
Ceci n’a pas encore été étudié spécifiquement. Au moment du démarrage de cette étude, les
auteurs ont trouvé d’autres études qui démontraient des effets bénéfiques de la méthode Pilates
pour des maux de dos mécaniques et des maux de dos chroniques non-spécifiques. Or, ils n’ont rien
trouvé qui s’adresse spécifiquement aux personnes souffrant d’hernies discales lombaires. Pour être
plus précis (car il faut être très précis si l’étude se veut sérieuse), aucune étude n’a été trouvé sur les
effets des exercices dits « cliniques » de la méthode Pilates (CPE) sur les niveaux de douleur, le statut
fonctionnel, la flexibilité, l’endurance statique et dynamique, et la qualité de vie des individus ayant
des LDH (hernies discales lombaires) et les comparant avec un groupe de contrôle.
PUBLICATION/MOYEN DE DIFFUSION
L’étude a été répertoriée (donc repérée) dans PubMed®, qui est un site web officiel du
gouvernement américain. PubMed est de facto la référence pour regrouper les études biomédicales.
Il comprend plus de 35 millions de citations. En tant qu’individu, il est possible de se faire alerter par
mot(s) clef(s) quand une nouvelle étude figure dans PubMed et même accéder à l’étude
intégralement si celle-ci n’est pas payante.
L’éditeur qui a publié l’étude est « The Journal of Comparative Effectiveness Research ».
Evidencebase.online explique : [ Couvrant tous les domaines de la médecine, le Journal of
Comparative Effectiveness Research ], [ présente les derniers renseignements évalués par des pairs
(peer-reviewed) fondés sur des données probantes sur quelles interventions et stratégies de soins de
santé sont les plus efficaces et pour qui ]. Ce journal existe depuis 2012. En terme de nombre de
lecteurs, c’est difficile de l’estimer, mais à l’occasion des dix ans du journal, il a été publié de nombreux téléchargements intégraux des dix études les plus populaires. Il y en avait 19 496 pour la
première, et 6700 pour celle en dixième place. (https://becarispublishing.com/doi/10.2217/cer-
2021-0249). Cela n’empêche pas qu’il puisse exister un bien plus grand nombre de lecteurs pour les
résumés, qui condensent l’étude et ses conclusions les plus importantes en deux ou trois
paragraphes. Comme vous voyez, il ne s’agit pas du tout d’un marché de masse. Toutefois ce journal
est maintenant en libre accès (donc gratuit).
CONFLITS D’INTERETS
Aucun déclaré. Il est important de noter qu’aucun financement a été reçu par une organisation ou
société pouvant être vu comme prenant partie.
Passons au cœur de l’étude. Qu’est-ce qui a donc été étudié, par qui et avec quels résultats?
L’Objectif était donc d’évaluer les effets des exercices cliniques de Pilates (CPE) sur le niveau de douleur, l’état fonctionnel, la flexibilité, l’endurance statique et dynamique des muscles du tronc et la qualité de vie (QoL) chez les patients atteints de hernie discale lombaire.
L’introduction revient sur les motivations pour faire cette étude, mais contient également quelques
constations intéressantes.
• Les auteurs expliquent que le muscle multifidus (multifide) est important pour contrôler et
stabiliser la colonne lombaire dans différents plans de mouvement et qu’il existe une
corrélation entre une atrophie de celui-ci et une dégénération du disque à de multiples
niveaux. Afin de permettre une visualisation de sa fonction (contraction bilatérale : extension
de la colonne vertébrale, contraction unilatérale : flexion latérale, rotation), se trouve ci-
dessous une image du muscle: https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_multifide
•Les auteurs disent qu’il a également été démontré que le contrôle lombopelvien est diminué
dans les patients ayant des maux lombaires chroniques.
• Il existe des recommandations cliniques aux Etats-Unis consistant à encourager les
traitements non-pharmacologiques et de faire faire des exercices visant à améliorer le
contrôle moteur des patients ayants des douleurs lombaires chroniques. Il y a deux choses à
noter ici, d’abord, les recommandations cliniques des Etats-Unis sont très souvent cités, et je
ne peux que supposer que cela est le cas parce qu’elles s’appliquent à un très gros nombre
de patients (donc un « marché de référence »), et parce qu’elles sont transparentes et faciles
à identifier. Deuxièmement, il faut être sûr de comprendre exactement ce qu’est le contrôle
moteur. La définition de Wikipedia paraît bien pour nous: « en neurosciences, le contrôle
moteur est la capacité de faire des ajustements posturaux dynamiques et de diriger le corps
et les membres dans le but de faire un mouvement déterminé ». Les auteurs de l’étude
disent que CPE est utilisé pour améliorer l’activité fonctionnelle et la puissance du centre
ainsi que pour stimuler la rééducation neuromusculaire.
LA METHODE
• 54 sujets dont 30 femmes et 24 hommes de 30-60 ans ont fait l’objet de l’étude.
• Ils ont tous été diagnostiqués par un orthopédiste (utilisant des images IRM) avec des hernies
discales à un ou plusieurs segments de la colonne lombaire de L3-L4 à L5-S1, et ont tous eu
des douleurs lombaires et dans la jambe depuis 6 semaines.
• Aucun sujet n’avait de problèmes mentaux, auditifs ou visuels qui pourraient empêcher une
bonne communication.
• Ils ont été divisés en deux groupes. Le groupe CPE (27 sujets) a fait du CPE pendant 6
semaines, 3 fois par semaine, pendant 45-60 minutes, avec une progression des exercices
dans la troisième semaine. Un kinésithérapeute (toujours le même – c’est important afin de
maximiser les chances que la même chose ait été faite avec chaque personne), a évalué les
participants avant et après les exercices. Le groupe témoin (également 27 sujets) a continué
avec sa routine habituelle et n’a pas fait de CPE.
• Les objectifs du CPE étaient de contrôler la respiration, la région pelvienne et lombaire, le
positionnement de la poitrine, les épaules, la tête et le cou.
• Les mesures des résultats cliniques étaient : l’échelle visuelle analogique pour l’évaluation de
l’intensité de la douleur, l’indice d’incapacité d’Oswestry pour l’incapacité fonctionnelle, la
forme abrégée-36 pour la qualité de vie liée à la santé, le test de distance de flexion au sol
(sit and reach) et main-doigts pour la flexibilité, l’essai d’endurance statique et dynamique
sur pont latéral et redressements assis (sit ups). Il est important de savoir qu’il s’agit de tests
validés et reconnus.
Résultats
• À la fin des six semaines, la diminution du niveau de douleur au repos, en général et pendant
l’exercice dans le groupe CPE était nettement plus importante (de manière statistiquement
signifiante).
• À la fin des six semaines, l’augmentation du test sit and reach, de la distance main-doigts-sol,
du pont latéral, des redressements assis et la diminution de l’indice d’incapacité d’Oswestry
était nettement meilleure dans le groupe CPE (de manière statistiquement signifiante).
Parmi les commentaires, remontent quelques observations intéressantes.
• Il est suggéré que CPE, classifié en tant que « mind-body exercises » (exercices du corps et de
l’esprit), a possiblement pu éloigner l’esprit de la douleur en augmentant la conscience
corporelle du corps, permettant un focus sur la qualité de mouvement et le gardant avec le
mouvement.
• Une augmentation du contrôle moteur et la puissance du multifidus avec les exercices de
Pilates, sans provoquer davantage de blessures, peuvent expliquer la réduction dans la
douleur. Il semble exister une tendance vers la rigidité de la colonne avec une
dégénérescence croissante. Cette étude a démontré que la flexibilité a pu être augmentée
avec CPE pendant 6 semaines.
• Les blessures sont minimisées et la fonctionnalité augmentée avec une hausse de
l’endurance du centre (core) – le CPE a été efficace pour améliorer l’endurance musculaire
statique et dynamique sans provoquer davantage de douleur.
• Il existe une relation entre la douleur chronique, la force et l’endurance et le niveau
d’handicap. Pour certains individus souffrant de maux lombaires, la douleur et la peur de se
reblesser et de fausses croyances peuvent engendrer des comportements évitant des
mouvements, ce qui provoque davantage de douleurs et de handicaps. Il n’y avait pas
d’évaluation de la kinésiophobie dans cette étude, mais il est possible que la diminution de la
douleur et l’augmentation de l’endurance musculaire puissent contribuer à la diminution des
handicaps.
• Les maux lombaires chroniques sont associés à une qualité de vie diminuée. Cette étude n’a
pas pu démontrer des améliorations dans les limitations des rôles à cause des problèmes
émotionnels. Or, les auteurs pensent qu’une période de six semaines est trop courte pour
ceci et le fait de faire des exercices en groupe augmente la motivation et la cohésion sociale
donc peut expliquer des améliorations constatées dans le fonctionnement social.
Conclusion : Le CPE était une méthode efficace et sûre pour les patients symptomatiques atteints
d’une hernie discale lombaire pour réduire le niveau de douleur et d’incapacité fonctionnelle et
améliorer la flexibilité, l’endurance statique et dynamique et partiellement leur qualité de vie.
REFLEXIONS
Les conclusions signifiantes de l’étude permettent d’avoir des justifications scientifiquement basées
pour la méthode Pilates (ou au moins sa pratique dans la forme CPE décrite), contre les hernies
lombaires, et les auteurs évoquent d’autres bénéfices potentiels qui pourraient faire l’objet d’autres
études. Contrairement à certaines études, ici, les exercices utilisés ont été dénommés et
photographiés – il est possible donc de voir exactement ce que les sujets ont fait, et, à priori, avec
succès. Vous les trouverez en annexe 1 :
Références : les sites web ont été consultés la dernière fois le 18/4/2023
10.2217/cer-2022-01 44 copyright 2022 Becaris Publishing Limited
https://www.researchgate.net/profile/Ender-Angin.
https://becarispublishing.com/doi/10.2217/cer-2021-0249
https://www.evidencebaseonline.com/journal/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Muscle_multifide
https://fr.wikipedia.org/wiki/Contr%C3%B4le_moteur
EXERCICES utilisés dans l’étude sur les hernies discales.
le 1. Cli program in Figures 1 & 2.
First session – Teaching five key elements; breath control, pelvic lumbar region, chest, shoulder
positioning, head and neck positioning:
Warming phase
• Cleopatra (a)
• Upper extremity PNF patterns (b)
• Toy soldier (c)
• Corkscrew (d)
• Chest stretch (e)
• Swinging (f)
• Roll down (g)
• Mini squat (h)
Cooling phase
• Cat stretch (i)
• Mermaid (j)
• The saw (k)
• Spine stretch (l)
• Chest stretch (e)
• Swinging (f)
Exercise phase (First 3 weeks):
• Hundreds 1–2 (m)
• Scissors (n)
• One-leg stretch 1 (o)
• Double-leg stretch 1 (p)
• Hip twist 1 (q)
• Shoulder bridge 1 (r)
• Arm openings 1 (s)
• Side kick 1 (t)
• Clam 1 (u)
• Swan dive 1 (v)
• One-leg kick (w)
• Swimming 1 (x)
Exercise phase (second 3 weeks):
• Hundreds 3
• Scissors 2
• One-leg stretch 2
• Double-leg stretch 2
• Hip twist 2
• Shoulder bridge 1
• Arm openings 2
• Side kick 2
• Clam 2
• Swan dive 2
• One-leg kick
• Swimming 2
Par Eugénie LANGLOIS
La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Une dysfonction du système immunitaire y entraine des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives, cognitives, visuelles ou encore sphinctériennes (le plus souvent urinaires et intestinales). La maladie est évolutive selon deux modes : « rémittent » et « progressif d’emblée ». La forme rémittente est la plus fréquente. Elle représente 85% des cas au début de la maladie. Son évolution se fait sous forme de poussées, avec l’apparition de symptômes en quelques heures ou en quelques jours, souvent associés à une fatigue extrême et inhabituelle évocatrice du diagnostic. Puis, les symptômes disparaissent totalement ou partiellement en quelques semaines. Entre 5 à 20 ans après le début des symptômes, certains patients connaissent une aggravation du handicap de façon plus continue et sans poussée : c’est la forme secondairement progressive. 2,5 millions de personnes dans le monde sont touchés par cette maladie.
Une de mes patiente (en ostéopathie) atteinte de sclérose en plaques depuis 2003 environ participe désormais aux cours de Pilates que je donne en parallèle du cabinet. Les cours sont collectifs, néanmoins cette pratiquante suit le déroulement au même rythme que les autres ! Je dispose une chaise à côté de son tapis à chaque début de cours afin de faciliter les transitions de postures, et pour qu’elle puisse avoir un appui lorsque nous travaillons en position debout par exemple.
Voici son témoignage :
« Je suis atteinte d’une sclérose en plaques depuis 20 ans, qui a évoluée vers une forme secondairement progressive il y a quelques années. Mon état et surtout mes capacités physiques se sont considérablement dégradées en 2018 suite à une période prolongée de grand stress et de chaos émotionnel. Cette dégradation s’est traduite par une importante perte de motricité des jambes et l’usage nécessaire d’une béquille chez moi et de deux béquilles ou d’un fauteuil roulant à l’extérieur.
En juin 2020, j’ai découvert qu’il existait tout près de chez moi la possibilité de pratiquer le pilates. J’ai commencé par une séance par semaine, puis lorsque cela a été possible j’ai poursuivi par trois heures par semaine. Très vite j’ai ressenti un effet bénéfique notamment sur l’équilibre et l’ancrage de mon corps sur le sol, j’ai retrouvé la sensation d’appui sur les pieds. Après 2 ans ½ de pratique encadrée et personnelle régulière je constate une très nette amélioration dans ma capacité à ressentir à nouveau les muscles de mes jambes, ceux de mon bassin. Je suis en mesure de marcher chez moi sans béquille et de me promener dans mon jardin avec une aide légère (seulement 2 bâtons de marche nordique). La sollicitation régulière de muscles profonds m’a permis de retrouver de la stabilité, de diminuer considérablement les chutes. La reconnexion à mon corps, à mes ressentis, mes sensations a joué également un rôle majeur dans l’évolution positive de mes capacités motrices. Je suis passée d’une attitude d’étrangère à mon corps, parce que souffrant et limitant, à un accueil inconditionnel de son état, de ses limites, de ses besoins, et à une envie d’en prendre soin. Ce chemin d’acceptation a été initié et nourri par ces rendez-vous réguliers dans un cadre d’une très grande bienveillance et l’adaptation permanente de l’enseignante à mes capacités. »
L’expérience vécue avec cette pratiquante est extrêmement encourageante ; alors regardons ce que disent les études scientifiques sur le sujet.
Plusieurs revues systématiques apparaissent en haut des recherches. Pour rappel, Une revue systématique est un travail de collecte, d’évaluation critique et de synthèse des connaissances existantes sur une question donnée. En voici une par exemple : “Pilates for people with multiple sclerosis : A systematic review and meta-analysis” Miguel A. Sánchez-Lastra, Daniel Martínez-Aldao, Antonio J. Molina, Carlos Ayán. Le titre ne soulève pas de questions, juste une observation. Plusieurs études ont donc été rassemblées pour écrire cette revue. Voici certains points intéressants issus de cette lecture :
Ainsi, non seulement le Pilates est réalisable par les patients atteints de SEP, mais il peut entraîner une amélioration des conditions physiques comparable aux autres thérapies physiques.
Parmi ces études, il y en a une* qui a étudié un groupe de patients atteints de SEP en comparaison d’un groupe de patients sains appariés (cela signifie que des paires de patients sont formées selon certains critères : âge, sexe, …). Elle conclue qu’un entraînement de 10 semaines est efficace pour augmenter l’interaction sensorielle et diminuer la fatigue.
En pratique, dans le suivi des patients atteints de SEP, un protocole de rééducation intensive est proposé. La pratiquante qui témoigne en avait déjà entamé un au sein de l’hôpital Rothschild à Paris, mais elle avait dû cesser en cours de route, tant cela la fatiguait. En outre, elle déplore que des abdominaux type « crunch » soient au programme ; elle préfère l’approche du Pilates.
En conclusion, les études scientifiques à ce jour démontrent que le Pilates peut être pratiqué par les patients atteints de SEP, et même que le Pilates peut être bénéfique sur certains aspects tels que la fatigue, la capacité de marche, l’équilibre. Le Pilates peut donc être considéré comme une option thérapeutique avec des bénéfices comparables à d’autres activités physiques.
* Effects of Pilates exercises on sensory interaction, postural control and fatigue in patients with multiple sclerosis – Melda Soysal Tomruk, Muhammed Zahid Uz, Bilge Kara, Egemen Idiman
OPÉRATION PILATES POUR LA VIE 2024
C’est la 11ème année maintenant que la FPMP s’engage dans la lutte contre le cancer et collecte des fonds pour la recherche contre ce fléau. L’opération Pilates Pour La Vie est portée par les professeurs de la FPMP (Fédération des Professionnelles de la Méthode Pilates). Nous sommes tous concernés de près ou de loin par cette maladie qui touche à tous les âges et nous sommes attachés à continuer de promouvoir l’évènement “Pilates pour la vie “. Il s’agit d’organiser un événement de solidarité au cours duquel est proposé un stage, un ou plusieurs cours en vue d’une collecte de fonds.
Quel est votre objectif ?
En 2023, grâce à votre mobilisation et à votre générosité, nous avions collecté la somme incroyable de 7360 euros en faveur du 1er centre de lutte contre le cancer en Europe, Gustave Roussy, notre partenaire historique. Pour 2024 , notre objectif est de 4000 euros !
Cette année, cette journée de solidarité se déroulera à la date que vous souhaitez entre le 19 octobre et le 15 décembre ! Cette date de collecte et de dons n’est pas fixe : il n’y a pas de petite participation et toute contribution est la bienvenue ! Vous l’aurez compris c’est avant tout l’implication du plus grand nombre d’entre vous qui fera le succès de cette opération !
2 possibilités pour collecter :
Soit le professeur organise la collecte et reverse les fonds sur la page dédiée.
Soit il invite ses élèves à le faire directement en ligne avant leur cours.
Profitez de cette journée pour organiser une rencontre physique ou virtuelle avec vos élèves. Cette journée se transforme toujours en moment convivial et privilégié avec vos élèves.
Tous les visuels de Pilates Pour la vie sont téléchargeables sur notre site www.fpmp.fr
Déduction fiscale : Sachez que minimum 60 % de vos dons seront déductibles de vos impôts.
Les dons sont bien sûr également ouverts à vos élèves, famille, amis…
Merci par avance pour votre participation à cet événement et à la lutte contre le cancer !
N’oubliez pas de partager vos photos de l’événement en taguant la page Facebook FPMP et le compte Instagram de la FPMP : #PilatesPourLaVie2024 #fpmp #fpmpfrance
Visuels à télécharger pour la promotion de votre événement :
Pour l’impression :
Pour le Web :
Un grand merci à Julia KERGUELEN pour la création graphique Pilates Pour La Vie depuis plusieurs années !
Une « tradition » que Rebekah Le Magny, membre du conseil d’administration , a initié au début du confinement.
Grâce aux professeurs très généreux et talentueux, on se réunit pour une heure pour un cours un mardi par mois ! c’est ouvert à tous , adhérents ou non -adhérents .
Rdv sur le forum “parlons Pilates -forum de discussion de la FPMP ” sur Facebook pour avoir la date du prochain cours et faire parti de la liste des personnes qui reçoivent le mail de participation. https://www.facebook.com/groups/696145533820349
Quelques chiffres :
– plus de 400 profs inscrits
– 60 à 80 participations à chaque cours
– 60 cours donnés depuis le début
La FPMP est heureuse d’offrir à ses adhérents, en exclusivité, des masterclass en ligne avec des grands noms de notre communauté internationale.
Les adhérents reçoivent l’invitation à chaque masterclass par mail .
Depuis le début de cette initiative, la FPMP a déjà reçu :
Cara REESER, Amy TAYLOR ALPERS, Alan HERMAN, Brent ANDERSON, Brooke SILER, Jillian HESSEL, Cynthia SHIPLEY ,Kyria SABIN Kathi Rosh NASH, Madeline BLACK
La FPMP a également organisé une masterclass exclusive pour les studios agréés avec Seran GLANFIELD en 2022 et avec Lesley LOGAN en 2023.
Par Linsay Matson
English version at the end
Les douleurs de l’épaule sont fréquentes dans la population en général. Les problèmes peuvent être aigus (moins d’une semaine) ou chroniques (persistance au-delà de 3 mois) ; ils sont causés par des problèmes multifactoriels liés à la capsule, aux ligaments, aux tendons, à un problème osseux ou une blessure musculaire. Ils peuvent atteindre l’articulation gléno-humérale ou les articulations complexes entre l’articulation scapula-thoracique, acromio-claviculaire, et sterno-claviculaire.
Je suis kinésithérapeute, professeur de Pilates et je travaille dans un studio dans la banlieue ouest de Paris. Je vois des pathologies de l’épaule tous les jours. En combinant, la méthode Pilates, sur tapis et sur machines, avec les techniques de thérapie manuelle, je constate les effets positifs sur les pathologies complexes. Il est impératif de comprendre l’origine de la douleur et de collaborer avec l’équipe médicale (kinésithérapeute ou ostéopathe) afin d’élaborer un programme de Pilates adapté aux différents diagnostics et douleurs. Votre rôle en tant que professeur de Pilates n’est pas de diagnostiquer l’origine du problème ou de la douleur, mais de bien connaître les principales pathologies de l’épaule pour travailler au mieux avec votre élève.
Les douleurs à l’épaule peuvent être très intenses et se diffuser autour du muscle deltoïde en descendant dans le bras jusqu’au coude. Elles peuvent également circuler autour de l’omoplate et toucher la partie cervicale. La douleur peut être créée par un incident traumatique (fracture, déchirure de la coiffe des rotateurs, luxation) ou par des maladies dégénératives liées à une sollicitation abusive des tendons et des muscles. L’anatomie de l’épaule, la glène humérale peu profonde et la petite tête de l’humérus permettent de bouger le bras dans toutes les directions mais rendent cette articulation très instable et sujette aux blessures.
Il est à noter que les ‘fourmis’ et les picotements qui descendent le long du bras ou les douleurs vers la main, indiquent plutôt un problème au niveau des cervicales et non pas de l’épaule, comme on pourrait le penser. Il faut toujours suspecter une origine cervicale si la douleur descend le long du bras et arrive à la main, spécialement quand elle est associée aux picotements ou une perte de sensation.
Capsulite
Une des pathologies les plus complexes à traiter est la capsulite, également appelée « épaule gelée ». La capsule de l’épaule se rétracte, s’épaissit, et provoque des douleurs intenses. (Nakandala et al, 2021) Cela donne l’impression que l’épaule est gelée. Les mouvements au-dessus de la tête deviennent pratiquement impossibles, ils provoquent une douleur intense et des difficultés dans les activités quotidiennes.
Les mouvements de rotation et d’abduction de l’épaule sont extrêmement douloureux, surtout la nuit. Le sommeil sera affecté et une position confortable la nuit sera difficile à trouver. Les facteurs déclenchant une capsulite sont très variés, ils peuvent être : une blessure aux tendons, un changement hormonal (souvent autour de la ménopause), dysfonctionnement de la thyroïde, diabète, traumatismes psychologiques, changement majeur de mode de vie et suite à une opération du cancer du sein. La cause exacte du développement d’une capsulite reste inconnue et un véritable mystère pour le milieu médical. Une fois, un client m’a dit : « ils sont capables d’envoyer un homme sur la lune mais ils n’arrivent pas à trouver une solution pour soigner mon épaule gelée/capsulite ».
On peut diviser la capsulite en trois phases :
Phase aigue
La douleur à l’épaule est insupportable, avec ou sans restriction de mouvement. Le sommeil est perturbé. Il est difficile de préciser où la douleur commence et se termine.
Phase « gelée »
L’épaule semble littéralement gelée. Cette phase est moins douloureuse, mais les mouvements sont très limités et les clients décriront être incapables de mettre un manteau, d’attacher un soutien-gorge, de lever le bras au-dessus de la tête.
Phase de récupération
Réduction de la douleur ; certains mouvements reviennent mais l’épaule est toujours très “coincée”.
L’épaule gelée prend normalement de 12 à 18 mois pour se résoudre, chaque phase dure environ 3 à 6 mois. Divers traitements existent, mais dans la plupart des cas les symptômes disparaissent spontanément dans les 18 mois avec ou sans traitement. Le Pilates peut être utilisé pour améliorer la mobilité, en particulier dans cette troisième phase de récupération.
Tendinite et tendinopathie de la coiffe des rotateurs
La tendinite est un tendon enflé extrêmement enflammé qui ne présente pas de lésions tendineuses microscopiques. L’origine sous-jacente de la tendinite est l’inflammation.
La tendinopathie, quant à elle, est un tendon chroniquement endommagé avec des fibres désorganisées et un aspect dur, épais, marqué de cicatrices et caoutchouteux. La cause sous-jacente de la tendinopathie est la dégénérescence.
Ces pathologies de l’épaule touchent souvent les tendons de la coiffe des rotateurs. Ces quatre muscles, le sus-épineux, l’infra-épineux, le petit rond, le sous-scapulaire apportent le maintien de la tête humérale contre la glène, ils sont intégrés dans la capsule. (Littlewood et al, 2012) Ils peuvent fréquemment se rompre ou se déchirer. Une utilisation excessive peut provoquer une calcification du tendon lui-même où un dépôt de calcium se développe dans le tendon provoquant une friction dans la gaine du tendon. La plus fréquente est la tendinite du sus-épineux, qui provoque des douleurs et une restriction des mouvements, en particulier dans les mouvements au-dessus de la tête. Les patients se plaignent d’avoir mal devant l’épaule et des difficultés à bouger leur bras au-dessus de leur tête. Il y aura une sensation de ‘cliquetis’ et l’impression que l’épaule se bloque. Par exemple en enfilant une veste ou en voulant accéder à un placard en hauteur, il y aura une douleur intense et une position bloquée dans le mouvement. C’est ce qu’on appelle le « syndrome d’accrochage de l’épaule » qui est causé par le tendon coincé dans l’espace entre l’acromion et l’humérus.
Il faut d’abord calmer l’inflammation, puis renforcer les autres muscles de la coiffe des rotateurs, ouvrir le devant de l’épaule, permettre plus d’espace pour le passage du tendon. Le travail sur la posture et l’alignement participe à dégager cette zone étroite afin que le tendon ne soit plus « pincé ».
Cas d’étude
Laurent a 52 ans et s’est luxé l’épaule en faisant du jardinage. Il est tombé de son échelle et la tête humérale s’est luxée en tombant sur le sol dur. L’épaule a été remise en place à l’hôpital, et il a été immobilisé pendant 6 semaines avec le bras fermement tenu contre lui. Il y avait également une fracture associée de la tête humérale. Pendant cette période, aucune séance de kinésithérapeute ou Pilates n’est recommandée. Il faut du temps pour que les os, ligaments et tendons abimés se réparent.
Une fois l’orthèse retirée, Laurent avait une amplitude de mouvement étonnamment bonne et nous avons commencé une kinésithérapie douce. 8 semaines après la blessure, Laurent s’est plaint d’une douleur intense à l’épaule qui le réveillait la nuit et son bras devenait de plus en plus raide. Je lui ai recommandé d’aller voir un chirurgien orthopédiste spécialiste de l’épaule, en pensant que Laurent avait un début de capsulite. Je lui ai demandé de faire une IRM pour confirmer le diagnostic.
Laurent était dans l’impossibilité de bouger son bras, avec une douleur intense quand j’ai essayé de le mobiliser. Il était frustré, déprimé, pale et démotivé. Il avait du mal à conduire, n’arrivait plus à allonger le bras pour payer aux péages routiers, ni aucun autre mouvement d’extension du bras gauche. La course à pied était impossible ainsi que les promenades avec son chien parce que la laisse tirait trop sur son bras.
Durant cette phase aigüe, le Pilates est contre indiqué. Il faut attendre que la douleur soit sous contrôle et il serait dangereux de travailler directement l’épaule prématurément. Cela pourrait engendrer des comportements d’évitement, de la peur et des traumatismes pour le client. Cela peut également causer plus de traumatismes à l’articulation.
Il vaut mieux travailler les jambes, la respiration, l’épaule opposée et éliminer tout travail avec l’épaule « gelée ». Cette phase est la plus complexe à gérer. Une infiltration de corticoïde, ou un traitement anti inflammatoire peut soulager les douleurs. L’acupuncture a montré des bénéfices aussi. N’hésitez pas à demander à l’élève d’attendre quelques semaines avant de reprendre les cours de Pilates, jusqu’à ce que la douleur se soit calmée.
Quand la situation est satisfaisante, les exercices pendulaires avec des haltères légers peuvent commencer ainsi que les mouvements avec un bâton. Le client doit rester dans une amplitude sans douleur et ne pas en faire trop. Il peut travailler jusqu’à la douleur mais il ne doit pas forcer « sur la douleur ».
Pendant cette phase « gelée » les professeurs peuvent travailler la mobilité de la colonne dorsale et cervicale et des petites amplitudes de mouvement de bras. Les clients peuvent être sujet à une baisse de moral, ils décrivent des douleurs sans fin, ils sont incapables de pratiquer leur routine d’exercice normalement. Il faut les rassurer et leur dire que leur épaule va guérir. Ces encouragements sont essentiels dans leur rééducation. Les effets psychologiques d’un visage familier et d’une oreille attentive sont souvent plus efficaces que les exercices eux-mêmes
Phase de récupération
Après environ 6 à 9 mois, le client se retrouve avec une épaule qui semble toujours bloquée. Il bouge d’une façon très bizarre, en levant l’omoplate avant l’épaule. Les patients se plaignent souvent de douleurs cervicales, mais les douleurs intenses des mois précédents sont dissipées. C’est le moment le plus important et efficace pour utiliser la méthode Pilates. Nous avons des outils avec les appareils de Pilates qui permettent de travailler les séquences de mouvement perdus et d’adapter le niveau de résistance. Les étirements peuvent être soutenus, l’objectif sera avant tout de chercher à améliorer l’amplitude du mouvement et plus tard de récupérer de la force musculaire.
Ce n’est pas cliniquement prouvé, mais par expérience, j’ai constaté qu’en travaillant l’ouverture de la hanche opposée à l’épaule blessée, cela entrainait une amélioration d’amplitude du mouvement de l’épaule (exemple « single leg circles » sur la Cadillac). Je présume que cela est lié aux étirements du système myofascial que le travail a provoqué. Il est important également de faire travailler le client devant un miroir pour lui apprendre à observer ses mouvements et à les corriger. En lui permettant d’observer comment il bouge en maintenant ses omoplates en bas, ou en plaçant sa propre main sur son épaule pour qu’il prenne conscience et arrête de faire les mouvements indésirables. Dès que le mauvais mouvement de l’épaule apparaît, le client doit s’arrêter et travailler dans cette amplitude. L’exécution répétée du mauvais mouvement ne ferait qu’aggraver la situation. Travailler la stabilité scapulaire de l’épaule et la capacité de déplacer facilement l’omoplate contre de la cage thoracique aideront à réinitialiser l’épaule.
Des exercices ciblés pour le cou et le haut du dos donnent de bons résultats pour corriger un mauvais alignement. Travailler avec les deux bras améliore souvent la mobilité. Les mouvements fluides associés à la « respiration » sont plus efficaces que des exercices de battement ou de petites amplitudes.
En tant que professeur de Pilates, vous pouvez aider en corrigeant grâce au touché, en positionnant vos mains au bon endroit au bon moment (si les mesures de sécurité Covid le permettent).
Placez votre main sur l’omoplate pour éviter qu’elle ne bouge trop tôt, soutenez le bras de l’épaule blessée, utilisez des ressorts soit pour soutenir le mouvement, soit pour en augmenter l’amplitude.
Pour tout exercice de renforcement, commencez par le ressort le plus léger. Les tendons et les capsules peuvent se déchirer, donc utilisez votre pied sur la machine pour aider à contrôler et guider le client. Ne leur faites jamais confiance pour travailler seul. La douleur peut être soudaine et l’instinct de protection de l’articulation blessée peut leur faire perdre l’équilibre et risquer d’autres blessures.
Laurent a été diagnostiqué d’une capsulite post traumatique, il lui a été suggéré de suivre 2 séances hebdomadaires de kinésithérapie. Le chirurgien a décidé de ne pas réaliser d’infiltration de corticoïdes, il était confiant des effets du programme « kiné et Pilates ». Il a seulement prescrit un traitement anti-inflammatoire. Nous avons commencé tout de suite la thérapie manuelle et des exercices adaptés de la méthode Pilates. Après 6 mois de ce programme, Laurent a doucement récupéré toute son amplitude de mouvement de l’épaule et le chirurgien en était lui-même étonné. Un programme d’exercices simples à faire à la maison a été proposé à Laurent et a contribué à le motiver et à obtenir une guérison plus rapide.
Voici une liste de quelques exercices utilisés pour Laurent :
Exercices sur le Reformer
– Pectoral stretches on the reformer / Étirements des pectoraux
– Seating arm work on the reformer / Série pour les membres supérieurs assis sur le reformer
– Chest expansion
– External rotation with light spring / Rotation externe avec un ressort léger
– Hug a tree
– 4 Point kneeling hands on wood / Quadrupède sur le chariot mains sur le cadre en bois / métal
– Swan sur la boite
– Mermaid
– Long stretch knees down / Long Stretch genoux posés
– Prone pulling straps / T
– Rowing series
Wall unit
– Standing arm springs
– Lying arm springs/ Arm springs allongé sur le dos
– Roll back with bar/Arm presses
– Mermaid/Push through bar work
– Swan with push through bar
– Foam Roller stretches
– Allonger sur le dos sur le rouleau- étirer le devant l’articulation-la capsule
– Arms opening : vertical/horizontal/ en diagonale
– Rotation interne/externe
Élastique
– Rotation interne / externe avec résistance
– Extension des épaules
– Arm openings / Chalk circles
– Travail des triceps
Conclusion
Les pathologies de l’épaule restent très communes, et la méthode Pilates peut être très utile quand la phase initiale, douloureuse (inflammation ou blessure) est passée. La plupart des problèmes guérissent avec le temps et de bons mouvements mais il vaut mieux rester prudent en début de la rééducation et identifier la raison exacte de la pathologie.
En France, nous avons de la chance, il existe énormément de spécialistes qualifiés sur ce sujet.
Restez dans votre cadre et faites ce que vous savez déjà en tant que bons professeurs de Pilates. Recherchez la symétrie, l’alignement et une respiration correcte. Encouragez les mouvements normaux, un mode de vie et une alimentation sains et surveillez votre propre posture.
Changer les ressorts avec la même main, faire des démonstrations du même côté, se pencher en avant pour ajuster vos clients et oublier votre propre pratique quotidienne de Pilates, met vos propres épaules en danger.
L’une de mes histoires préférées est celle d’une cliente que je traitais pour une épaule droite gelée, qui a trébuché sur sa valise et s’est cassé l’épaule gauche. (Elle avait tellement peur de se blesser au bras droit qu’elle s’est délibérément jetée du côté opposé) La pauvre dame avait deux bras qui ne fonctionnaient pas, ne pouvait pas se laver les cheveux, aller aux toilettes ou s’habiller. Elle était désespérée. Dans les deux jours suivant la blessure et une chirurgie invasive pour réparer l’os, l’épaule gelée initiale s’était résolue, avait disparu, en laissant une petite raideur. Le choc de la blessure et le handicap ont forcé le corps à se guérir.
Faites confiance au processus de guérison,
Research studies
Effects of Pilates Exercises on Shoulder Range of Motion, Pain, Mood, and Upper extremity Function in woman living with Breast Cancer: A Pilot Study.
Kim S Keays, Susan R Harris, Joseph M Lucysyn and Donna L MacIntyre
PHYS THER 2008; 88:494-510.
Lawrence, Rebekah L, Jonathan P Braman and Paula M Ludewig.
Shoulder Kinematics impact subacromial proximities: a review of the literature.
Brazilian Journal of Physical Therapy 24, no. 3 (2020), 219-230.doi:10.1016/j.bjpt.2019.07.009.
The efficacy of physiotherapy interventions in the treatment of adhesive capsulitis: A systematic review.
Nakandala P et al. J Back Musculoskeletal rehabil. 2021. PMID 33185587
Exercise for rotator cuff tendinopathy: a systematic review, Chris Littlewood et al. Physiotherapy. 2012 Jun.
English version
Working in a busy physiotherapy and Pilates clinic, I see shoulder problems on a daily basis. Using both manual therapy and Pilates based machine and mat work, can have a beneficial effect on these debilitating pathologies. It is important to understand the origin of the shoulder pain and be guided by medical professionals on what exercises are inappropriate or could worsen the clients pain. As Pilates teachers you should not diagnose the problem, but be aware of the various shoulder problems and how best to help your client.
Shoulder pain affects a high percentage of the population at some point in their lives. Problems can be separated into acute (less than one week) or chronic (more than one week) and are caused by multifactorial issues with the capsule, ligament, tendon, muscle or bone. These can affect the shoulder joint or the shoulder girdle, that also includes the scapula, clavicle and shoulder joint itself.
Shoulder pain is often excruciating, referring around the deltoid muscle area and referring down into the arm until the elbow, or around the shoulder blade and into the neck. Pain may be caused by trauma (fractures, rotator cuff tears, dislocation) or by degeneration due to overuse of the tendons and muscles. The anatomy of the shoulder, the shallow shoulder socket and smaller humeral head make it excellent for mobility, allowing us to move our arm in every direction, but the shoulder can be very unstable and susceptible to injury. It is worth noting that any pins and needles in the arm or pain down into the hand, is more likely coming from the cervical spine and not the shoulder as commonly thought. Always suspect the neck, if the client has pain travelling down the arm and into the hand, especially associated with tingling or loss of sensation.
Adhesive Capsulitis
One of the most complex problems to treat is a ‘frozen shoulder’ officially known as adhesive capsulitis. This debilitating condition is caused by a stickiness developing in the joint capsule which limits arm movement and is exceptionally painful. (Nakandala et al, 2021) This leads to the impression that the shoulder is frozen, making overheard movements virtually impossible and causing severe pain and difficulty in daily activities.
Clients have most difficulty externally rotating and abducting their arm and the capsulitis can be split into three overlapping phases. They will complain of intense pain, that is waking them at night or preventing sleep and will be in obvious physical discomfort. There are various causes, which can include, tendon injuries, hormonal changes (often around menopause), thyroid issues, diabetes, psychological trauma, major life changes and post breast cancer surgery. The exact cause of the frozen shoulder developing is unknown and still a mystery in the medical world. As a client once told me. “They can put a man on the moon , but they cannot find a solution for my frozen shoulder”.
Frozen shoulder can be split into three phases:
Acute freezing phase
Unbearable shoulder pain, with or without movement restriction. Sleep disturbing.
Difficult to isolate where the pain starts and ends.
Adhesive frozen phase
Shoulder seems lierally frozen. Less painful, but movement severely limited and clients will describe being unable to put on coat, fasten bra, reach overhead.
Resolution thawing phase
Pain reducing, some movement is returning to the shoulder, but still very ‘stuck’.
The frozen shoulder normally takes from 12 to 18 months to resolve, with each phase lasting around 3 to 6 months. Various treatments exist, but most, tend to resolve spontaneously, within 18 months with or without treatment. Pilates can be used to improve mobility, particularly in this third thawing phase.
Rotator cuff tendonitis and tendinosis
Tendinitis is an acutely inflamed swollen tendon that doesn’t have microscopic tendon damage. The underlying culprit in tendinitis is inflammation.
Tendinosis, on the other hand, is a chronically damaged tendon with disorganised fibres and a hard, thickened, scarred and rubbery appearance. The underlying cause in tendinosis is degeneration.
In the shoulder these are often related to the rotator cuff tendons. These 4 muscles supraspinatus, infraspinatus, teres minor and subscapulairs help hold the humeral head in the socket and are integrated into the shoulder capsule. (Littlewood et al, 2012) They frequently become torn or ruptured. Overuse can cause calcification to the tendon itself where a calcium deposit develops in the tendon causing friction within the tendon sheath. The most commonly seen is supraspinatus tendinitis, which causes pain and restriction of movement particularly in the overhead position. Patients point to the front of their shoulder and describe a clicking or catching sensation. Putting on their coat or reaching to a high cupboard gives intense catching pain. This is called ‘impingement syndrome’ and is caused by the tendon catching in the space between the acromion and humerus.
The treatment involves initially, calming the inflammation and then strengthening the surrounding muscles, opening the front of the shoulder, allowing more space for the tendon to pass through. Postural correction and alignment work, help to create more space, allowing the tendon to stop becoming impinged in the narrow space.
Case Study
Laurent
Laurent is a 52 year old man that dislocated his shoulder whilst cutting his hedge with an electric strimmer. The head of his humerus slipped forward out of the socket as he fell from the ladder onto hard ground. The shoulder was put back into place in the hospital and he was put into a brace for 6 weeks, his arm held closely by his side. Whilst the ligaments and capsule heal, no physiotherapy or pilates is appropriate. There is often an associated fracture at the humeral head and this must be left to heal and consolidate.
Once the brace was removed, Laurent had surprisingly good range of movement and we started gentle physiotherapy. 8 weeks post injury Laurent complained of intense shoulder pain that was waking at night and his arm became increasingly stiff. I referred him to an orthopaedic surgeon with a suspected capsulitis and requested an MRI scan to confirm the diagnosis.
Laurent could no longer move his arm and cried out in pain if you tried to passively move his arm. He was becoming frustrated, his mood was low and he looked pale and drawn. Driving was difficult. Paying road tolls almost impossible, as any reaching movement (the left arm out the window) caused intolerable pain. He could no longer run and even walking the dog was difficult since the lead pulled on his painful arm.
During this acute phase it is unhelpful to try Pilates based exercises for the shoulder. Until the pain is under control, it is dangerous to try to exercise, since it could cause more fear avoidance behaviour and trauma to the client. It may also cause more trauma to the joint. At this point, aim to work the legs, breathing exercises, the non injured arm, but avoid any work with the frozen shoulder itself. This acute freezing phase is the most difficult to manage. A corticosteriod injection can help, as can oral anti inflammatory medicine and acupuncture. This is outside your role as a Pilates teacher, so don’t be afraid to ask the client to come back in a few months when the pain has settled.
As things improve and the pain is under control, pendular exercises with light weight and exercises with a stick can help improve mobility. The client must stay within their pain free range and not over do it. They can nudge towards the pain but should not push through. During this adhesive thawing stage, pilates teachers can work on the breath, cervical and thoracic mobility and low range movements with the arms. Clients can begin to feel depressed, the shoulder pain seems never ending and they are often unable to take part in their normal exercise routine. Reassurance and encouragement that the shoulder will slowly get better, can be paramount in helping the recovery. The psychological benefits of a familiar, smiling face and a listening ear, often encourage the client, more than the pilates class itself.
Thawing phase
After approximately 6 to 9 months, the client is left with a very stiff shoulder that seems stuck. They have a very awkward moving pattern, lifting the shoulder blade before lifting the arm. They often complain of neck pain, but the initial intense agony has receded. This is the moment that Pilates can really help. We have tools with the pilates machines that can re-educate the lost movement and adapt the level of resistance. Stretches can be held, or worked through range and the focus should be on regaining the amplitude of movement first and the strength later. Not clinically proven, but through experience, I have noticed that opening the opposite hip often helps shoulder issues. I presume this is related to the fascial stretch it provides. Working on single leg circles on the caddie on the opposite side often helps gain movement in the shoulder. Working in front of a mirror is also helpful. Allow the client to observe how they move, holding their shoulder blade down or placing their hand on top of their shoulder to stop unwanted movements. As soon as the awkward shoulder pattern arises, the client should stop and work within that range . Repeatedly performing the wrong pattern will only worsen the poor pattern. Shoulder scapular stability and an ability to easily move the scapula around the chest wall will help reset the shoulder. Neck and upper back exercises to correct poor alignment work well. As a general rule, working with both arms often helps promote mobility. Flowing movements combined with breath will be more effective than beats or small range exercises.
As a Pilates teacher you can help with hand placement, giving physical corrections by positioning your hands in the right place at the right time( Covid safety measures allowing)
Place your hand on the shoulder blade to prevent it moving too early, support the affected arm. think about the use of the springs to either provide support to the movement or to increase the amplitude and range. For any strengthening exercise, start on the lightest spring. Tendons and capsules can tear, so use your foot on the machine to help control and guide the client. Never trust them to work alone, pain can be sudden and the instinct to protect the injured joint, may make them loose balance and risk further injury.
Laurent was diagnosed with a post traumatic capsulitis and twice weekly physiotherapy was suggested. The surgeon preferred not to do a steroid injection since he was aware of the benefits of a physio/pilates based rehab program. Anti inflammatory medicine was prescribed and we started with manual therapy and Pilates based exercises immediately. Through Pilates and physiotherapy over a 6 month period, Laurent slowly regained full range of movement and surprised his orthopaedic surgeon with his progress. They key to successful treatment is consistency, regular sessions and a commitment from the client to heal. Giving a simple home exercise program that client adheres too, will help motivate and improve the symptoms more quickly.
The following are some exercises we used during Laurent’s rehab.
Laurent Reformer
Pectoral stretches on the reformer
Seating arm work on the reformer.
Chest expansion
External rotation with light spring.
Hug a tree
4 Point kneeling hands on wood
Swan on Box
Mermaid
Long stretch knees down
Prone pulling straps/T
Rowing series
Wall unit
Standing arm springs
Lying arm springs
Roll backs with bar/Arm Presses
Mermaid/Push through bar work
Swan with push through bar
Foam Roller stretches
Lying on the roller, stretching the front of the joint capsule
Arm openings, diagonally, vertically, horizontally
Internal, external rotations
Elastics
Internal, external rotation, self resistance, through range
Shoulder extension
Arm Openings/Chalk circles
Tricep work
Conclusion
To summarise, shoulder problems are very common and Pilates can very useful, once the initial inflammation or injury has calmed down. Most shoulder problems get better with time and good movement, but it is safer to err on the side of caution in the initial stages and find out exactly where the problem is originating from. France is lucky to have a plethora of specialists to refer to. Stay within your scope and do what you already know as good Pilates instructors. Look for symmetry, alignment, good breathing patterns. Encourage normal movement, a healthy lifestyle and diet and watch your own posture. Repeatedly changing springs with the same hand, demonstrating on the same side, bending forward to adjust your clients and forgetting your own daily Pilates practice, puts your own shoulders at risk. One of my favourite stories is of a client I was treating for a right frozen shoulder, who tripped over her suitcase, breaking the left shoulder. (She was so afraid of hurting the frozen right arm, she deliberately threw herself to the opposite side) The poor lady had two arms not functioning, couldn’t wash her hair, go to the bathroom or dress herself. She was frantic. Within two days of the injury, and an invasive surgery to repair the bone, the initial frozen shoulder had resolved, disappeared, leaving minimal stiffness.. The shock of the injury and the handicap forced the body to heal itself.
Trust the healing.
Linsay Matson
Research studies
Effects of Pilates Exercises on Shoulder Range of Motion, Pain, Mood, and Upper extremity Function in woman living with Breast Cancer: A Pilot Study.
Kim S Keays, Susan R Harris, Joseph M Lucysyn and Donna L MacIntyre
PHYS THER 2008; 88:494-510.
Lawrence, Rebekah L, Jonathan P Braman and Paula M Ludewig.
Shoulder Kinematics impact subacromial proximities: a review of the literature.
Brazilian Journal of Physical Therapy 24, no. 3 (2020), 219-230.doi:10.1016/j.bjpt.2019.07.009.
The efficacy of physiotherapy interventions in the treatment of adhesive capsulitis: A systematic review.
Nakandala P et al. J Back Musculoskeletal rehabil. 2021. PMID 33185587
Exercise for rotator cuff tendinopathy: a systematic review, Chris Littlewood et al. Physiotherapy. 2012 Jun.
par Nathalie Nayy et Maryline Paris
Marie est une jeune fille de 20 ans, présentant une scoliose sévère, qui a débuté le Pilates au studio, sur les conseils de son chirurgien lorsqu’elle avait 14 ans . Pendant 4 ans, elle est venue une fois par semaine en cours collectifs sur tapis. Pour la rédaction de l’article, je lui ai demandé de me parler se son vécu « avant et après Pilates » et comment elle se sentait alors qu’elle ne pratiquait plus le Pilates au studio depuis plus d’un an.
Témoignage de Marie
« Tout d’abord ma double scoliose a été diagnostiquée à l’âge de 10 ans. Le Dr X du CHU de Caen avait préconisé un corset Munster 23h/24 et une séance de kiné par semaine. A l’âge de 13 ans, ma scoliose a augmentée, le Dr X m’a préconisée une arthrodèse. Je suis allée, en plus, consulter le Professeur Y à l’hôpital Américain à Paris pour un 2ème avis ; celui-ci après un examen complet, nous a plutôt proposé de m’orienter vers des séances de Pilates et de la natation afin de muscler mon dos et mes abdominaux. Voilà comment j’ai connu le Pilates.
Mon ressenti avant le Pilates : je n’avais jamais fait de Pilates mais dès les 1ers cours, j’ai compris la respiration et grâce à tes conseils j’ai pu faire les différents exercices. Avant j’avais souvent mal au dos et j’avais une mauvaise posture.
Après le Pilates : j’ai une meilleure perception de mon corps puisque j’arrive à corriger ma posture, je muscle mon dos ; je sens que ma scoliose n’empire pas. J’ai remarqué que lorsque que j’avais mal au dos en début de séance, la respiration atténuait les douleurs. Parmi les exercices et les accessoires qui me soulagent le plus : étirement des ischio-jambiers avec l’élastique, le pont, le roller en début de séance lorsqu’on se met sur le dos dessus et les étirements du dos Dans mon quotidien, j’applique les exercices de Pilates dès que j’ai mal au dos (ce qui est très rare maintenant), cela permet de soulager la douleur.
Depuis que je ne pratique plus (crise sanitaire), je fais des étirements et un peu de gainage de temps en temps mais la motivation me manque car c’est plus stimulant en groupe ».
Résumé médical
L’utilisation et la publication des données médicales sont consenties par Marie et sa mère.
2012 Marie a 10 ans lorsque le diagnostic d’une scoliose double majeure ( 40° en thoracique droit et 34° en lombaire gauche )est posé ; le traitement proposé : corset plâtré pendant 3 mois puis un corset de Munster à porter 23 h sur 24 ; 1 séance de kinésithérapie par semaine. Marie pratique le sport scolaire et la natation une fois par semaine.
2015 Marie a 13 ans et présente une aggravation de sa scoliose ( 50° en thoracique droit et 40° en lombaire gauche ; rétractions musculaires au niveau des ischio-jambiers permettant une flexion cuisses-genoux tendus seulement de 40° ; proposition d’une arthrodèse par le chirurgien de Caen. Les parents sollicitent un 2ème avis médical : proposition de faire du Pilates et de poursuivre la natation en plus du corset à porter 20h sur 24. Le chirurgien explique à Marie qu’il est important « qu’elle renforce sa sangle abdominale pour limiter les contraintes sur sa colonne vertébrale et qu’elle assouplisse ses muscles ischio-jambiers ».
Marie débute le Pilates en juillet 2015.
2016 scoliose de 50° en thoracique droit et 50° en lombaire gauche avec petite bascule du bassin ; le chirurgien note une meilleure souplesse chez Marie après 1an de Pilates (flexion cuisses-genoux tendus atteint 80 à 90°) et natation + corset essentiellement la nuit + talonnette.
2017 scoliose stable sur le plan clinique et radiologique avec des courbures de 45° en thoracique droit et 30° en lombaire gauche
2018 scoliose stabilisée ; souplesse au niveau des ischio-jambiers ; 50° en thoracique et 45° en lombaire
Ma rencontre avec Marie
Marie et sa maman viennent au studio en juillet 2015 suite aux recommandations du chirurgien de Paris ; Marie est une jeune fille de 14 ans qui mesure presque 1m70 et que je sens « mal dans son corps » ; elle ne veut plus porter son corset toute la journée au collège et souffre beaucoup de son dos notamment lorsqu’elle est assise toute la journée en cours. Je lui propose en 1er lieu un cours particulier pour évaluer avec elle ce que son corps peut faire ou non et voir si elle pense que le Pilates peut lui convenir. Je lui explique que le Pilates va lui permettre de renforcer ses muscles profonds et que notre objectif est qu’elle « se sente soutenue par son corset musculaire naturel ».Marie se montre très volontaire et je suis agréablement surprise de sa rapidité de compréhension et de sa facilité à intégrer les consignes. Je constate aussi qu’il y a une belle mobilité dans son corps mais un manque de souplesse général et notamment au niveau des ischio-jambiers.
Nous décidons d’un commun accord que Marie peut tout à fait se joindre à un cours collectif niveau débutant et que j’adapterai certains mouvements pour elle. Marie vient une fois par semaine et je note qu’elle progresse nettement dans son ouverture thoracique à l’inspiration et que son centre se renforce de plus en plus. Elle devient très vite autonome et adapte d’elle même les mouvements qui lui conviennent le mieux. Ex : pendant presqu’un an Marie ne souhaitait pas faire « Rolling like a ball » car ca lui faisait mal et je l’ai laissée décider du moment où elle se sentirait prête en lui expliquant que plus son centre sera renforcé plus elle pourra soutenir ce mouvement à partir du centre et ne pas se faire mal ; J’ai vu au bout de 2 ans de travail les bienfaits sur la posture de Marie ; elle est plus tonique , présente une posture plus érigée et a gagné en souplesse. Elle pratique assidument depuis 4 ans maintenant et a rejoint un cours niveau intermédiaire ; elle peut réaliser les mouvements de bascule sans problème et surtout sans douleur.
Une analyse bibliographie des publications scientifiques référencées utilisant les mots clefs « Pilates and Scoliosis » permet d’illustrer les propos décrits dans le témoignage de Nathalie.
L’étude de Gou Y et al (1) a analysé de façon systématique les preuves publiées pour déterminer si la pratique du Pilates est une thérapie efficace pour la scoliose. Bien que les résultats témoignent d’une amélioration de plusieurs paramètres (qualité de vie inclue) des sujets atteints de scoliose modérée, les auteurs émettent des réserves dans leur conclusion. En effet le faible nombre des études scientifiquement qualitatives nécessite de prendre ces résultats avec prudence et devra être complété et consolidé. Parmi les 10 études qualitatives référencées dans l’article de Guo Y et al celle ayant obtenu la meilleure évaluation est l’étude de De Araujo M et al (2). Dans cette étude, les auteurs démontrent sur 31 patientes de 18-25 ans, que la méthode Pilates permet une réduction du degré de scoliose non structurelle, une flexibilité accrue et une diminution de la douleur. Enfin compte tenu du jeune âge de Marie la patiente décrite dans le témoignage de Nathalie il nous semble important d’insister sur l’impact de l’âge dans l’efficacité de la méthode chez les patients atteints de scoliose. A ce titre, bien que nécessitant d’être approfondis, les travaux de Rrecaj-Malaj S et al (3), montrent que le traitement d’adolescents par une combinaison d’exercices Schroth et Pilates induit une diminution significative de l’angle de Cobb et améliore l’expansion et la flexion de la cage thoracique.
Parmi les très nombreuses publications sur le sujet Pilates et Scoliosis, les 3 exemples analysés par la CoSci de la FPMP permettent de souligner 3 points :
RESUME DES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Dans cette étude les auteurs examinent de façon systématique les preuves publiées pour déterminer si l’entraînement Pilates est une thérapie efficace pour la scoliose. Les recherches ont été effectuées dans Medline, Embase, PubMed, Scopus, CINAHL, Physiotherapy Evidence Database (PEDro). La bibliothèque Cochrane, Baidu Scholar et Green Medical pour identifier des études randomisées qui ont testé l’effet de l’entraînement Pilates sur différents paramètres impliqués dans la scoliose idiopathique. Des méta-analyses distinctes ont été effectuées sur les paramètres de ces mesures de résultats. L’échelle PEDro a été utilisée pour évaluer la qualité méthodologique des études incluses. La recherche a donné 752 articles, dont 52 études qui ont été considérées comme potentiellement pertinentes et ont été analysées sur plusieurs critères qualitatifs. Cette revue a inclus 10 essais contrôlés randomisés (n=359 patients). Les scores PEDro allaient de 3 à 10, avec le score moyen dans tous les articles étant de 5,3/10 et jugés de bonne qualité. Les résultats ont indiqué que les exercices de Pilates étaient efficaces pour réduire ou améliorer les paramètres étudiés chez les patients atteints de scoliose. En conclusion, l’entraînement aux exercices Pilates peut réduire l’angle de Cobb et la rotation du tronc, soulager la douleur, augmenter l’amplitude de mouvement du tronc et améliorer la Qualité de vie pour les patients atteints de scoliose. Cependant, en raison de la faible qualité des preuves (10 études qualitatives), ces résultats doivent être interprétés avec prudence.
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’efficacité du Pilates en fonction du degré de scoliose, de souplesse et de douleur. L’étude a inclus 31 étudiantes réparties en deux groupes : un groupe témoin (CG = 11), qui n’a eu aucune intervention thérapeutique, et un groupe expérimental (EG = 20), qui a subi une thérapie basée sur le Pilates. Des mesures de goniométrie radiologique ont été utilisées pour évaluer le degré de scoliose, des mesures de goniométrie standard pour déterminer le degré de flexibilité et l’ampleur de la douleur perçue en utilisant le Borg CR 10 pour quantifier le niveau de douleur. Le test t indépendant de l’angle de Cobb, de l’amplitude de mouvement de la flexion du tronc et de la douleur a montré des différences significatives entre les groupes, avec les meilleures valeurs dans le groupe Pilates. Le test t dépendant a détecté une diminution significative de l’angle de Cobb, une augmentation significative de la flexion du tronc et une réduction significative de la douleur dans l’EG. Aucune différence significative dans l’angle de Cobb, la flexion du tronc, ou la douleur n’a été trouvée pour le CG. En conclusion, le groupe Pilates obtient de meilleur résultat que le groupe témoin. La méthode Pilates a montré une réduction du degré de scoliose non structurelle, une flexibilité accrue et une diminution de la douleur.
Les auteurs ont étudié l’impact d’une sélection d’exercices de la methode Schroth et de la méthode Pilates sur 69 adolescents de 10 à 17 ans, présentant une scoliose idiopathique avec un angle de Cobb de 10–45º. Le protocole de traitement de 24 semaines consiste en 2 périodes de 2 semaines de 60 min d’activité quotidienne chacune suivi de 10 semaines du même programme réalisé à domicile. Différents paramètres d’évaluation de la scoliose ont été mesurés avant traitement puis à 12 et 24 semaines. Les auteurs concluent que le traitement de ces adolescents par une combinaison d’exercices Schroth et Pilates induit une diminution significative de l’angle de Cobb et améliore l’expansion et la flexion de la cage thoracique. Une étude sur une période plus longue et prenant en compte la maturité du squelette des participants serait nécessaire pour obtenir des conclusions plus solides sur l’efficacité de ces approches dans leur potentiel à améliorer la scoliose sur le long terme. Néanmoins, cette première étude publiée dans un journal scientifique international est encourageante sur le potentiel de l’utilisation combinée des méthodes Schroth et Pilates dans le traitement la scoliose idiopathique faible et modérée chez l’adolescent.
Aujourd’hui, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. Les traitements et leurs effets secondaires sont souvent lourds et longs, avec chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie.
L’activité physique, reconnue comme bénéfique pour le corps et l’esprit, est aussi le premier traitement des effets secondaires des différents traitements en cancérologie.
Le Pilates est une discipline alliant la fluidité et la force dans le mouvement. Joseph Pilates disait « Non pas le corps ou l’esprit mais le corps et l’esprit ». Ainsi, la pratique du Pilates offre une prise de conscience du corps, facilitant la reconstruction et la réconciliation entre la femme ayant eu un cancer du sein et son corps. En effet, le Pilates fait partie des activités physiques proposées aux femmes dès l’annonce du diagnostic.
Mais que dit la littérature scientifique de cette proposition de pratique ? Par exemple, cette étude récente (2019) « Effets de différentes interventions d’exercice sur la qualité de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein : un essai contrôlé randomisé » de Tetiana Odynets, Yuriy Briskin, Valentina Todorova (1) avait pour objectif d’évaluer les effets de différentes interventions d’exercice sur les paramètres de qualité de vie chez les patientes atteintes d’un cancer du sein pendant 1 an de réadaptation ambulatoire. 115 patients ont été répartis en 3 groupes : 1. Exercices aquatiques, 2. Méthode Pilates, 3. Yoga. Une augmentation significative des indicateurs de qualité de vie a été noté chez les participants des 3 groupes, mais les participants de la méthode Pilates n’ont pas de résultats supérieurs à ceux des autres groupes. Cette étude contrôlée, randomisée et portant sur un nombre conséquent de patients ne permet pas de valoriser le Pilates plus qu’une autre pratique. Néanmoins, cette étude atteste des bienfaits de la pratique du Pilates, au même titre que les exercices aquatiques ou le yoga !
Masseur-Kinésithérapeute et professeur de Pilates, je suis spécialisée dans la prise en charge des femmes atteintes d’un cancer du sein. Je leur propose en plus de la rééducation, des cours de Pilates sur tapis.
J’interviens également dans une association pour femmes ayant un cancer pour leur donner des cours de Pilates et de course à pied.
Les cours de Pilates se font en petit groupe de 4-5 personnes maximum et sont adaptés à chacune, que ce soit au cabinet ou à l’association.
En alliant mes connaissances de la pathologie et celles de la méthode Pilates, je peux adapter et personnaliser les exercices à chaque élève en fonction de sa propre évolution.
J’ai une trame de cours en tête que j’adapte à chacune en fonction de ses possibilités, tout en gardant une cohésion de groupe pour le cours. C’est donc un cours collectif individualisé ! Mon but étant de les faire avancer sur le même chemin, chacune à son rythme. Chaque cours est différent du précédent et adapté à l’instant présent. Je les amène en douceur et en sécurité à sortir de leur zone de confort.
Ainsi, dès le premier cours, elles se sentent en confiance dans l’exécution des exercices. Elles en sortent souvent plus légères dans leur tête et dans leur corps avec la satisfaction de pouvoir se reconnecter à elles-mêmes.
L’adaptation des principes de la méthode Pilates me permet de les guider sur le bon chemin du mouvement afin d’éviter l’anticipation d’une douleur ou une « incapacité ». Les femmes se surprennent à réaliser des mouvements qu’elles n’imaginaient pas possibles, et cela en toute confiance.
Cette prise de conscience du Mouvement a des répercutions physiques, émotionnelles et psychologiques.
Le nouveau ressenti de leur corps les aide à reprendre confiance en elles. Ces nouvelles sensations sont toujours exprimées verbalement à la fin du cours, comme par exemple :
Ces ressentis exprimés par les patientes peuvent être illustrés par une étude scientifique publiée en 2010, « Effets des exercices de Pilates sur la capacité fonctionnelle, la flexibilité, la fatigue, la dépression et la qualité de vie chez les patientes atteintes d’un cancer du sein : une étude contrôlée randomisée » de Eyigor, H Karapolat, H Ouiil, R Uslu, B Durmaz (2). Cette étude porte sur 52 patientes, divisées en 2 groupes : le premier bénéficie de séances de Pilates 3 fois par semaine et d’exercices à domiciles tandis que le deuxième groupe ne fait que les exercices à domicile. Les principaux critères de jugement sont intéressants car les sujets ont été évalués avant et après le programme de rééducation par rapport au test de marche de 6 min (6MWT), au test d’assise et d’atteinte modifié, au Brief Fatigue Inventory (BFI), à l’indice de dépression de Beck (BDI) et à l’Organisation européenne pour la Recherche et traitement du cancer Qualité de vie C30 (EORTC QLQ-C30) et EORTC QLQ BR23. Au terme des huit semaines, les participants du groupe1 (avec Pilates) voient leurs résultats aux différents tests améliorés, contrairement à ceux du deuxième groupe (sans Pilates).
On ne peut pas tester à l’aveugle la pratique du Pilates, et on peut supposer que le fait de se rendre 3 fois par semaines dans le centre de rééducation pour pratiquer le Pilates peut créer une vraie motivation qui se retranscrit dans les résultats ; toutefois cette étude souligne l’efficacité des exercices de Pilates dans différents aspects de la vie d’une patiente atteinte de cancer du sein. Les propos exprimés en fin de séance se trouvent ici justifiés.
Dans ce même sens, une autre étude : « Efficacité des exercices basés sur le Pilates sur les troubles des membres supérieurs liés au traitement du cancer du sein » de Un Zengin Alpozgen 1, Un Razak Ozdincler 1, H Karanlik 2, F Yaman Agaoglu 3, AN Narin 4 (3) conclue que la méthode Pilates peut être considérée comme une alternative efficace aux différentes méthodes de rééducation classiques.
Toutefois, la littérature scientifique ne dispose pas à ce jour de beaucoup d’études réalisées à ce sujet ; et certaines manquent d’étoffe pour que nous les citions (par exemple, une étude n’observe que 4 participantes : un si petit chiffre ne peut permettre de conclusion solide) ; ou encore, nous avons noté des biais trop importants comme Pilates versus aucune pratique sportive.
En conclusion, certaines études montrent que si la méthode Pilates n’est pas meilleure qu’une autre, elle reste adaptée dans un parcours de soin d’une femme atteinte d’un cancer du sein puisque les résultats sont aussi bons qu’une autre méthode, et parfois même meilleurs (cf.étude (2)).
En pratiquant le Pilates, les femmes peuvent ainsi appliquer en sécurité un de mes principes « le mouvement c’est la vie » et ressentir en elles la phrase de Joseph Pilates : « Un corps libre de tension et de fatigue permet d’affronter toutes les complexités de la vie ».
Isabelle Petit-Brandy et Eugénie Langlois
(1) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31625419/
Ces derniers mois les médias se sont montrés plus attentifs à notre métier. Il y a des articles solidement documentés, comme dans Le Monde, ou l’article dans Society ou même la jolie vidéo sur Joseph Pilates publiée sur les réseaux par France Culture. C’est un signe que l’identité spécifique qui distingue notre métier commence à prendre forme dans la conscience collective. Et cela est valorisant pour nous, les enseignants.
L’article dans Le Monde du 16 novembre 2020, a mis en lumière la légende selon laquelle la pratique des exercices enseignés par Joseph Pilates aux détenus internés dans le camp sur l’île de Man les aurait immunisés contre la Grippe Espagnole. L’article démontre de façon étudiée en citant des autorités sur le sujet, comme Javier Perez Pont, auteur de « Hubertus Joseph Pilates : The Biography » que le faible nombre de malades et de décès sur l’île de Man serait plus attribuable à des facteurs géographiques et logistiques que sportives. Cette thèse est peut-être très juste mais elle est, à notre sens, insuffisante et incomplète.
En ce moment la question d’immunité prend le devant de la scène médiatique. Le message est maintenant clair : une hygiène de vie physique et mentale va nous défendre contre les pathogènes inflammatoires. Mais comment fonctionne ce renforcement immunitaire ?
Le facteur majeur qui contribue à la capacité du corps de se protéger contre les pathogènes envahisseurs viraux ou bactériens, est la production et la circulation de la Lymphe. Les ganglions lymphatiques sont des organes qui produisent les lymphocytes et qui filtrent la Lymphe – les toxines, les déchets cellulaires et agents infectieux sont ainsi éliminés. La Lymphe nettoie le corps, elle quitte le réseau sanguin pour imbiber les tissus avant de rejoindre ses propres vaisseaux et être reversée dans le sang. Elle se déplace dans le corps grâce aux actions des muscles squelettiques et des muscles lisses en coopération avec le système cardio-vasculaire. Le seul moteur ou pompe pour stimuler le mouvement de la Lymphe dans le corps est cette action combinée des muscles profonds et de la respiration.
Les principaux organes qui produisent les Lymphocytes se trouvent dans le thorax et le tronc. Ces zones profondes sont mobilisées par la pratique de la méthode Pilates.
La Méthode Pilates Classique Complète (tapis et équipements) est un système unique qui travaille le corps du centre vers l’extérieur. Il cible les muscles proches du squelette, de la colonne et des organes et à terme modifie les habitudes motrices corporelles dans ce sens. Les exercices pratiqués de façon profonde et soutenue, stimulent ces zones inaccessibles et transforment notre façon d’utiliser le corps au quotidien.
L’insistance sur une expiration complète qui « essore » va développer la capacité des poumons à évacuer les toxines. D’ailleurs dans son livre « l’Encyclopédie du Pilates », Blandine Montagard décrit l’expiration comme « la première des détoxes ». Des exercices comme le Rolling Like a Ball et le Roll Up (deux exercices de respiration) atteignent par effet de massage interne, les organes lymphatiques du thorax et de l’abdomen. L’ordre du répertoire classique enchaine allongements et étirements des muscles squelettiques en opposition et en alternance, de façon rythmée et dans toutes les directions. C’est cet enchainement rythmé, qui fait collaborer l’action accrue de la respiration et optimise la production et la circulation de la Lymphe. Joseph Pilates décrivait le Hundred comme une « douche intérieure »et des exercices en torsion comme ayant un effet d’« essorage » (wringing out). Ses images d’assainissement par lavage sont soutenues par la science.
Les réclamations de Joseph Pilates qui semblent excessives (voir même mensongères) au journaliste du Monde doivent leur extravagance à sa conviction et son enthousiasme pour les bienfaits de sa Méthode. Il est important de comprendre que le Pilates est une pratique transmise par lignée, nous , les professeurs enseignons ce que nous avons reçu comme enseignement et cela remonte à l’origine de la Méthode. C’est justement cette formidable énergie positive véhiculée et contenue dans les dictons du fondateur et faisant partie intégrante de la transmission de la pratique qui inspire et motive ses pratiquants à surmonter tous les défis. Notre attitude mentale reste une protection fondamentale contre la maladie.
L’effet exceptionnellement efficace d’une pratique régulière de la Méthode Pilates Classique Complète sur le système Lymphatique et sur l’immunité distingue le Pilates par sa spécificité qui est ancrée dans une réalité physiologique.
Même si les détenus ont été protégés par l’organisation du camp sur l’Ile de Man plutôt que par le Roll Over, il est réducteur et erroné de suggérer que les revendications de Joseph Pilates en matière d’immunité sont uniquement du Fake news ou relèvent d’un « Mythe Urbain » ou d’une « Self Promotion » exagérée. Une exploration plus approfondie et mieux informée révèle un tableau des effets immunisants de la Méthode beaucoup plus nuancé et complet.
Jane ALLAN